Le projet de la RNR

Un projet de concertation global

Le projet naît en 1999 lorsque Lafarge décide d'implanter une sablière sur la commune de Saint-Colomban. L'étude d'impact, réalisée dans le cadre d’une demande d'autorisation de carrière, met en évidence, à côté du gisement, l'existence d'une zone bocagère intéressante avec des mares occupées par de nombreuses espèces dont des amphibiens protégés. Investie depuis de nombreuses années dans une démarche de développement durable, Lafarge décide alors d'acheter ces terrains en même temps que les parcelles directement concernées par l'extraction, afin d’être en mesure de mieux gérer la protection des milieux et des espèces.

Très rapidement, de nombreux acteurs locaux se mobilisent pour valoriser cet espace : l'association locale AGILE (Association pour une Gestion Intercommunale de l'Environnement), l'association de riverains "Les Sables du Redour", la commune de Saint-Colomban et le CPIE Logne et Grand Lieu. D'autres partenaires essentiels s'associent également au projet au fil du temps : exploitants agricoles, chasseurs, représentants d'associations, élus, randonneurs etc. En 2008, une véritable dynamique partenariale est ainsi impulsée, se traduisant par des actions communes avec l'organisation d'animations de sensibilisation, des chantiers de jeunes bénévoles, l'engagement des agriculteurs à ne pas utiliser d'insecticide autour de la zone… Et la création d'un comité de suivi composé d'acteurs intéressés et compétents

La labélisation "Réserve Naturelle Régionale"

Depuis fin 2012, et pour une durée de 6 ans, le site des Cailleries est labellisé "Réserve Naturelle Régionale" (RNR) sous l'appellation "Bocage humide des Cailleries". Son classement en tant que RNR a été prononcé par délibération du Conseil régional ( art. R. 332-34, décret du 18 mai 2005) et arrêté du Président du Conseil régional. Celui-ci a alors fixé la durée du classement de 6 ans, les limites de la réserve, les activités pouvant être encadrées, ainsi que les modalités de gestion de la réserve et de contrôle des prescriptions qu'elle prévoit.

D'après l'article L.332-2 du Code de l'Environnement, une RNR est définie comme suit: "Une réserve naturelle régionale est un outil réglementaire apte à garantir la préservation d'un site naturel à l’intérêt patrimonial fort pour la faune, la flore, le patrimoine géologique ou paléontologique ou, d'une manière générale, pour la protection des milieux naturels."

Peuvent être classés en Réserve Naturelle Régionale: --les sites ayant une importance particulière pour la conservation de la faune, de la flore, du sol, des eaux, des gisements de minéraux et de fossiles, et en général du milieu naturel; -- les sites qu'il convient de soustraire à toute intervention artificielle susceptible de les dégrader. (art. L. 332-1 du Code de l'Environnement).

Conservation du patrimoine et enjeu pédagogique

Le Bocage humide des Cailleries recèle de nombreuses espèces faunistiques et floristiques protégées et est d'autant plus intéressant que les espaces bocagers et les zones humides associés ont subi une forte régression ces cinquante dernières années sur l'ensemble du territoire français. Ils s'avèrent aujourd'hui particulièrement menacés, notamment au regard de l'évolution naturelle du milieu, avec l'enfrichement progressif de certaines prairies et l'atterrissement de plusieurs zones humides.

Pour la création de cette Réserve Naturelle Régionale, un plan de gestion sur 6 ans a été mis en place. Le budget de 160 000 euros est financé à 50 % par le Conseil Régional des Pays de la Loire, partenaire du projet, et par Lafarge, propriétaire et gestionnaire du site.

Le plan de gestion 2020-2024 c'est 3 grands enjeux :

    • La préservation du milieu bocager et de sa faune et flore associées : atteindre et maintenir un bon état de conservation des milieux aquatiques, prairiaux, boisés et du maillage bocager, et mieux appréhender la fonction écologique générale de la Réserve.

    • la contribution de la Réserve sur son territoire : partager les connaissances scientifiques et techniques avec les différents acteurs et mieux appréhender le contexte environnemental de la Réserve.

    • L'accueil du public et le développement de la Réserve comme outil pédagogique et éducatif : renforcer la dynamique locale autour du site, faire connaitre le site, accueillir et sensibiliser le public et développer une démarche culturelle et artistique s'intégrant dans cette dynamique locale.